Zaïra Vieytes

Platero

Quand j’ai décidé de prendre la route, de m’évader d’un monde dont je n’attendais plus grand-chose, je me suis rapprochée de Platero, un petit âne, le meilleur compagnon de voyage possible.

Petite fille, Mère me lisait souvent des poèmes, tantôt de Juan Ramón Jiménez, tantôt de Federico García Lorca.

Juan Ramón Jiménez est un grand poète espagnol qui a reçu le prix Nobel de l’littérature en 1956 pour son œuvre capitale en prose, le conte d’un petit âne andalou, « Platero y yo ». « Platero est petit, doux, velu, si moelleux d’aspect qu’on le dorait tout en coton, sans ossature. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs comme deux scarabées de cristal noir ».

Tout le monde croit que Platero est un âne, « et si cet âne n’était pas un âne ! » murmure Jimenez. « Platero et moi » est bien autre chose qu’un simple recueil de prose poétique sur l’amitié d’un homme et de son âne, c’est en vérité le parcours semé d’embûches, de désillusions, de malheurs mais aussi de grands bonheurs d’un homme parti de Moquer, petite ville d’Andalousie.

Je me suis glissée dans la peau de l’auteur et je lui ai emprunté pour quelques années son doux compagnon. J’ai fermé les yeux et je suis redevenue une petite fille, j’ai demandé à Platero de me conduire dans un voyage fantastique pour visiter avec lui les endroits les plus colorés et les plus parfumés de la Terre, nous avons ainsi partagé des moments magiques et des aventures merveilleuses…



 

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